"Hervé Guibert Suzanne et Louise"

Maman lis des livres manuscrits

Cette semaine, entre Pointe-à-Pitre, Paris et Budapest et en attendant Oulan-Bator, j’ai dévoré quelques livres. J’ai lu l’Inceste de Christine Angot. Je me suis amusée à parcourir la réédition de Suzanne et Louise  d’Hervé Guibert. J’ai plongé tête baissée dans le dernier Delphine de Vigan Les gratitudes et je me suis délectée du chef-d’œuvre qui suit les chefs-d’œuvre, le dernier né de Philippe Besson Un certain Paul Darrignand.

L’Inceste de Christine Angot

Lire encore un des ouvrages Christine Angot dont j’apprécie peu le défaut de maitrise et la volonté farouche de faire passer ses névroses pour des comportements originaux, était un gage. Peut-être avais-je besoin de me prouver que le débat d’idées reste un débat d’idées et non de personnes. Puis que cela étant dit je pouvais prendre du recul et trouver de l’intérêt à ses ouvrages. C’est chose faite. Je maintiens que je n’y trouve aucun plaisir. Pour autant j’ai perçu un peu des messages qu’elle tente de faire passer sur les plateaux télés en hurlant parfois sur de pauvres invités voire même sur les animateurs et journalistes peu aguerris à ses méthodes, à son mode de communication. Elle existe.

Je ne nie pas que lire « je me suis retournée pour que ce faisant il voit mes yeux et rester un peu maitresse de ce qui se passait » était un peu choquant lorsque l’on sait qu’elle parle des moments ou son père lui faisait … les choses…Est-ce du voyeurisme, du militantisme ou de la solidarité féminine. Je ne sais pas bien. Mais j’ai lu l’Inceste de Christine Angot.

Suzanne et Louise d’Hervé Guibert

Lorsque sur les étagères de la FNAC j’ai aperçu Suzanne et Louise d’Hervé Guibert, j’ai trouvé la coïncidence étrange car c’est dans l’une des dernières émissions de Ruquier qu’elle-même, Christine Angot justement, évoquait ce dernier. J’avais raconté à mon époux ma rencontre avec Hervé Guibert, ce jeune auteur, journaliste et photographe décédé prématurément à l’âge de 36 ans. Aussi j’avais évoqué mon empathie pour lui et le souci de le lire pour rester auprès de lui durant son agonie, lui si assoiffé de vie. A l’époque dans les années 1990, être atteint du sida était hélas synonyme de décès rapide et douloureux.

Mon fils qui m’accompagnait à Budapest a trouvé original ce livre au texte manuscrit. Pas très aisé à lire je l’avoue. Mais pour le coup, original sur tous les plans. Les images de ses grandes tantes sont belles, elles captivent. Pas étonnant que leurs expositions photos aient rencontré un vif succès.

Autre coïncidence étrange, en dévorant le délicieux Un certain Paul Darrignand de Philippe Besson, tout juste quelques jours avant de me rendre à la FNAC, P.38, voila que ce celui-ci évoque Hervé Guibert en précisant que son ami dans l’ouvrage ne sait pas qui est ce dernier. Exactement la phrase que je prononçais à l’attention de mon cher époux qui lui s’en souvenait bien. C’était l’époque ou Patrick Poivre d’Arvor recevait sur son plateau d’Exlibris des auteurs et présentait leurs ouvrages.

Un certain Paul Darrignand de Philippe Besson

Après Arrête avec tes mensonges confidences joliment racontées, suspens maintenu et émotions suscitées avec brio, Philippe Besson a remis ça. Il nous présente Paul, beau ténébreux avec lequel il nouera une relation déséquilibrée au sein de laquelle on aurait bien pu croire qu’il était seul. Le suspens sera également maintenu jusqu’au bout, l’histoire sera cousu de fil blanc pour autant les personnages sont attachants et les émotions à fleurs de peau. Philippe partage généreusement avec nous ses intimes vérités et nous donne envie de le serrer dans nos bras. Je conseille le détour. Ne passez pas à côté de la lecture des ouvrages de Philippe Besson.

Les gratitudes de Delphine de Vigan

Delphine de Vigan, pour sa part, porte encore sur ses épaules le poids de l’énorme succès de son Rien ne s’oppose à la nuit. Comment, et quoi écrire après cela. Oh combien cela doit être difficile. Alors je vais être tolérante. Et je dirai qu’elle m’a encore une fois secouée ce qui est son point fort. Oui, moi qui fête cette année mes 50 ans, moi la femme qui s’interroge sur sa vieillesse, sa fin de vie, ses années de vieille dame, la perte de certaines capacités. Moi qui dis au revoir à mes jeunes années, lire le déclin d’une gentille femme cultivée, intelligente, réduite par un âge qu’elle peine à accepter, m’a bousculée. Ainsi, je m’en suis sentie peut-être un peu trop prés, un peu trop concernée. C’en était presque cruel.

Dites à mon père que je suis célèbre de Pierre Palmade

Dites à mon père que je suis célèbre est le titre du livre de Pierre Palmade que je suis en train de lire. Edité il y a quelques jours seulement, Pierre Palmade nous raconte ses succès, ses travers, ses addictions et sa difficulté à vivre en restant dans les clous et en acceptant sa différence…c’est l’histoire d’un homme qu’on aurait beaucoup de mal à ne pas aimer.

 

J’ai fait ripaille