Evoquer une réunion, une formation, ne leur proposer que 4 ou 5 jours pas plus, mettre en avant l’attrait culturel, le déplacement, le dépaysement, le break, quelques jours de vacances. Tous ces subterfuges pour kidnapper mes enfants et reconstituer quelques instants notre « Club des 5″. André MAUROIS déclarait fort justement que « faute de famille, l’homme, dans cet immense univers, tremble de froid ». Sans eux j’ai toujours froid.
Faire de nouveau d’eux, mes petits, ceux qui marchent avec moi, qui vont la ou je vais, qui voient ce que je vois. Pour être auprès d’eux le soir au coucher et le matin au réveil et sentir leur parfum dans la salle de bain. Pour admirer leur élégance et le raffinement de leurs effets, pour noter l’évolution de leurs goûts respectifs et de leurs aspirations individuelles. Pour leur offrir ce qu’ils ne demandent plus, les encourager à manger des légumes, à faire du sport régulièrement, tout ce que je ne peux plus leur dire parce qu’ils sont toujours mes enfants mais qu’ils ne sont plus des enfants.
Entre leurs responsabilités professionnelles, leurs compagnons de vie, leurs activités personnelles, et leurs loisirs, c’est de plus en plus difficile. Mais je continue, je persiste et je tente sans cesse de voler mes enfants de temps en temps. Moi cela m’amuse, et eux jouent le jeu si gentiment.
Nous sommes partis pour la Pologne, direction Cracovie, puis Auschwitz pour visiter le plus grand camp de concentration et d’extermination nazi également le plus connus au monde, Auschwitz 1 et Birkenau.
L’œil vigilant, j’ai observé leurs réactions face à l’horreur des vestiges du génocide, leur discrétion malgré l’intense charge émotionnelle, leur retenue dans les chambres à gaz et devant les fours crématoires. Il faisait froid, très froid et j’ai pu voir comment il résistait au froid glacial au cours de cette visite au thème déjà particulièrement éprouvant.
Nous avons également découvert Cracovie la vieille ville, l’une des plus belles citées d’Europe Centrale avec Prague et Budapest, ainsi que Varsovie. Toutes deux revenues de 6 années de barbarie nazie.
Ils étaient eux, les mêmes, les miens, parfaits et ça m’empli de fierté. Ceux qui disaient le « umbo » pour le biberon, ceux qui disaient le « wawo » pour l’oiseau ou le « bou » pour voiture, je les découvre parfaitement bilingue, trilingue même. Je sais que désormais rien ne leur échappe. Qu’ils s’agissent de mon épuisement, mes états d’âmes ou de mes maux de vieille dame, ils ne sont dupent de rien malgré leur charmante discrétion.
J’ai encore une fois empli mes poumons de leurs odeurs, j’ai observé leurs moindres mouvements, j’ai écouté tous leurs babillages, leurs commentaires de grands, leurs point de vue d’adultes. Toujours admirative de la magnifique chevelure de mon Iris, toujours aussi amusée par l’insouciance de ma gamine Inès, et toujours, toujours aussi.. aussi de mon fils.
Me voila repue … au moins pour quelques semaines.
Aimer vos enfants…sans retenue…
That’s a posting full of intishg!