En quête de repos et de dépaysements après un début d’année bien mouvementée, Didier et moi nous sommes envolés pour les steppes de Mongolie.
Entre les petites routes et les pistes notre chauffeur slalome pour nous conduire au cœur du pays. Car Il faut quitter Oulan-Bator la capitale de ce pays en plein développement pour trouver la solitude de la steppe, les éleveurs nomades, les villageois isolés, le désert de Gobi et les confins montagneux sibériens.
Dire que nous croisons beaucoup de voitures, beaucoup de personnes serait mentir. Grande comme 3 fois la France, la Mongolie est deux fois moins peuplée. Le tiers de sa population vit dans la capitale Oulan-Bator, aussi nous rendre dans les steppes est synonymes de solitude, de grands espaces pour nous seuls. Le ciel profond, le clair de lune, le triomphe de la beauté dans toute sa splendeur nous est offert dans des moments de plénitudes rarement égalés.
Nous voilà imprégnés…dépaysés..ailleurs.
En baissant la tête pour entrer sous notre yourte hospitalière, je me retourne pour jeter un coup d’œil aux animaux qui vivent sereins en totale liberté. Des bœufs tout frisés, des chevaux, des takhis, des chameaux de bactriane, des yacks, des moutons argali encore laineux en cette saison, des souris des steppes, des renards empressés, que le spectacle est beau. C’est tellement différent de mon quotidien peuplé de chiens prisonniers de niche ou de feuilles de tôles, parfois attachés de courtes cordes, de bœufs amarrés à des piquets. Ce pays encore sauvage serait-il plus humain que le mien ?
Didier s’essaye à la balade en chameaux, il tente désespérément de se libérer un peu l’esprit de ses lourdes obligations professionnelles. Il porte un bonnet pour protéger son crane chauve, ça lui va bien et c’est amusant. Il goute le lait fermenté, les fromages à pates molles, il s’amuse devant les moutons nouveaux nés… il apprécie les épices des contrées perdues, il est à l’aise partout.
Pour ma part je grimpe sur les rocheuses pour contempler la végétation rase à perte de vue, je me couvre pour ne pas prendre froid et profiter de cet exil provisoire.
Ce soir Didier à fait du feu dans le poêle. Les flammes font danser de jolis ombres sur une partie du toit de la yourte. L’autre partie, transparente, nous offre le spectacle du ciel tandis que le vent fouette gentiment notre abri. Nous nous endormons paisiblement blottis dans les bras l’un de l’autre, fiers du chemin parcouru, des obstacles franchis, des épreuves surmontées et des merveilleux souvenirs que nous construisons depuis plus de 30 ans.
La Mongolie s’est offerte à nous avec bienveillance. Elle a fait fi de notre épuisement et de notre médiocre endurance. Elle nous a offert ses cascades, sa culture et son peuple accueillant ainsi que sa retraite apaisante.
Il est difficile de conseiller ce pays comme on dirait sans crainte allez à Bali ou en Afrique du Sud, car cela dépend vraiment des motivations et aspirations de chacun.
Dans notre cas, ce fut un réel moment de contentement.
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