Puisque tout passe

J’ai dévoré le dernier livre de Claire Chazal ancienne journaliste présentatrice du 20h de TF1 édité chez Grasset le mois dernier. Avec la pudeur et la distinction qu’on lui connait Claire Chazal se raconte. Elle nous parle de sa vie, dévoile ce que l’on peut dire sans être grossier, ce qui pour elle présente de l’intérêt.
Face à nous durant de longues années, il est impossible que nous ne nous soyons pas fait une idée sur cette blonde calme, toujours posée au sourire énigmatique. Est-elle celle que nous pensions ?
Eh bien qu’importe ! Ce qui est intéressant c’est ce qu’elle nous dit de sa vie qui ressemble tant à la notre. Le célibat, les déceptions, l’envie parfois, l’arrêt de la quête, les douleurs de la perte, le deuil des proches. Madame Chazal nous parle aussi de l’amour et surtout de l’amour maternel intense qu’elle éprouve pour son fils François et ce sentiment bien connu des mamans le syndrome du nid vide, lorsque les enfants s’en vont.
Claire Chazal évoque la parentalité, sa condition précaire, l’ingratitude presque obligatoire des enfants, le rejet et l’éloignement qui signifie pourtant que l’on a réussi notre mission, faire de nos bébés des adultes indépendants.
Pour les amoureux de la littérature il y a d’agréables références qui nous touchent, réveillent des souvenirs et nous rendent nostalgiques. Pour les amoureux de la capitale, elle évoque Paris et ses frasques, Paris et ses lumières, Paris et la culture.
On s’y retrouve toujours quelque part.
Est-ce dans l’amertume, le sentiment de solitude, les angoisses qui nous étreignent parfois ou la peur de vieillir des femmes actives. Peut-être simplement dans le portrait des femmes de notre temps, celles qui n’ont pas vu passer les années, celles qui ont tant donné pour les autres, celles qui voient brutalement les rides autour des yeux.
Claire Chazal écrit « puisque tout passe » fragments de vie, et nous oblige, lorsque l’horizon se resserre, à regarder au fond de nos êtres, derrière le masque, elle pousse à faire un bilan. N’est-il pas le même pour nous toutes ? Quelques tristesses, quelques regrets, et tant de privilèges…
Pour accepter l’inéluctable, puisque tout passe, je vous conseille le dernier ouvrage de Claire Chazal.