Lecture d’un ouvrage romantique
« Mon bonheur est de penser à toi et de t’aimer ». Quelle élégance, quel respect, quelle jolie façon de le dire ! J’achève à l’instant les 1004 pages des « Lettres à Anne » de François Mitterrand. Je me suis plongée dans la lecture de cet ouvrage pour, comme d’habitude, m’évader un peu et apprendre. S’il était évident qu’il s’agissait de lettres d’amour, je n’aurais jamais pensé y découvrir autant de romantisme.
Je trouve en général les personnes belles, sympathiques et intelligentes. J’aime à dire que nos différences nous enrichissent. Je m’intéresse aux choses que je n’aime pas, je m’amuse de langages parfois trop crus, je tente de comprendre ce que les mots ne savent pas forcément dire et j’essaye de me faire comprendre en retour.
Ce n’est pas toujours aisé.
D’aucun s’accordent à dire qu’ils ne souhaitent pas changer, qu’il faut les accepter tels qu’ils sont. Ou pas ? Ai-je envie de répondre.
La poésie, la littérature, la culture générale, je ne cesse de les découvrir. Je les aime de plus en plus et trouve en eux un plaisir infini. Je ne suis qu’une novice, un simple amateur. Toutefois déjà à ce stade c’est terriblement enivrant, c’est beau.
Éperdument amoureux d’Anne Pingeot, François Mitterrand délaissait ses obligations politiques et familiales pour la rejoindre autant que possible. Il l’a suppliait d’accepter ses rendez-vous et se languissait de ne pas suffisamment pouvoir « se promener » avec elle le long des berges et échanger leurs points de vue sur les livres.
Bien plus que cela, il lui écrivait. De longues et belles lettres romantiques. Jamais les mots n’étaient crus ou irrespectueux. Jamais les demandes n’étaient pressantes. Cet homme savait aimer.
Je ne juge pas l’homme mais l’amoureux
Loin de moi l’idée ou l’envie de porter un jugement sur l’homme marié et père qu’il était, l’homme infidèle. Je n’évoquerai pas non plus mon point de vue sur le Président ou le politicien. Je parle ici simplement de sa façon d’aimer Anne et de le lui dire.
« Si vendredi ne colle pas, vous me feriez grand plaisir en me rappelant, par un petit mot, que je puis compter sur vous un jour ou l’autre ». Est-ce que ces jolies phrases ne parlent qu’à moi ?
Oh, chez nous aussi les hommes savent parler. Ils savent quoi dire, quoi faire pour mettre les femmes dans leur lit. Heureusement il y aussi de bons maris, de bons pères, des hommes de qualité. J’en connais beaucoup.
A mon cabinet j’entends les plaintes de femmes qui rencontrent des hommes médiocres. Ils n’en ont pourtant pas toujours l’air. Des hommes qui ne respectent pas leurs engagements, qui se dispersent aux quatre vents, des hommes qui écrivent joliment « jte rapel » OH MON DIEU !!… il y a ceux qui rappellent et ceux qui oublient. Ceux qui disent « je t’aime BB » 3 fois dans la journée… à 3 femmes différentes… Sans la moindre gène. Est-ce cela la modernité ?
Je me suis régalée des Lettres de François MITTERRAND. C’était charmant, amusant, parfois incroyable.
« L’amour que j’ai pour toi, mon Anne, est sans doute, comme hier, fait d’une violence intérieure que seule apaisera l’unité de nos cœurs, de nos corps, de nos vies, l’appel d’une haute et noble communion ».
J’ai aimé lire cela. Et j’ai imaginé la jeune Anne couchée sur son lit d’étudiante, se régalant des lettres enflammées de son amant expérimenté.
Anne Pingeot a partagé 634 lettres écrites de 1962 à 1995. Il a 45 ans, elle en a 19 ans au début de leur histoire. Tout les sépare, sauf un sens inné de l’amour et un goût commun des arts et des lettres. La réalité c’est que lorsque deux personnes se comportent avec autant de respect et de bienveillance l’une envers l’autre; tout en acceptant leur différence, tout est possible.
François MITTERRAND n’a jamais cessé d’être respectueux et aimant envers « son » Anne. Son amour est resté intact jusque au seuil de sa vie.

Lettres-à-Anne – Recueil des lettres écrites par François Mitterrand à Anne Pingeot
J’ai envie de vous dire mesdames, refusez les dragouilles par Messenger ou wattsap. Si un homme ne vous appelle pas dans une journée ce n’est pas parce qu’il est très occupé ou s’occupe de sa mère ou de ses enfants, c’est parce qu’il est sur un autre dossier ou qu’il ne pense pas à vous. Tout simplement. S’il vous dit qu’il ne fait jamais de cadeau parce qu’il n’aime pas ça comprenez que c’est un gougeât et non un original.
« Lettres à Anne » est un sympathique recueil, un vrai régal. Il vous transporte dans un univers d’élégance et de respect. C’est l’histoire de la conquête de cette femme aimée. Elle nous montre un François Mitterrand fou d’amour et une jeune femme perdue, tiraillée entre son amour et ses origines. Mitterrand est un amant transi : « Ce n’est pas une phrase toute faite, je te le jure : je voudrais mourir. » Anne est impétueuse et déterminée dotée d’une intelligence sensible et d’un cœur exigeant.
Amoureux de l’amour, amoureux de la littérature, des écrits, sensibles a la tendresse, lisez « Lettres à Anne » Les lettres de François MITTERAND adressées durant 33 annès à Anne Pingeot. Il écrivait encore, un an avant son décès « Mon bonheur est de penser à toi et de t’aimer ».
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