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Bibliothéque – enfants qui lisent

Durant mes jeunes années pour une raison qui m’interpelle je faisais de la résistance à la lecture. Entourée des ouvrages qu’achetaient compulsivement mes parents je grandissais avec insouciance. Qu’ils s’agissent de romans, d’encyclopédies, de dictionnaires ou de bandes dessinées, notre bibliothèque regorgeaient d’ouvrages en tous genres. Moi je les observais, je les caressais, je les classais soigneusement. Les livres faisaient parties de ma vie, de mon environnement, du décor de mon enfance. Pourtant je me refusais à les investir, comme un blocage, une appréhension, aussi je me suis réfugiée dans le monde de l’imaginaire.

J’ai rêvé ma vie.

Au sortir de mon adolescence, après une ferme décision et soutenue par l’émission de Patrick Poivre d’Arvor « Exlibris », la digue a enfin cédée. J’aimais déjà les objets, le livre papier avec ses odeurs d’encre, de neuf, ses jolies calligraphies et ses élégantes premières de couverture. J’aimais désormais leur contenu, leurs belles histoires, leurs mots savants. J’ai réussi à investir l’univers des auteurs, ils m’ont fait voyager, ils m’ont emmené avec eux au bout de la terre faisant de notre planète mon jardin. La magie des livres m’a permis de dépasser cette difficulté à lire qui représentait une invalidité pour les membres de ma famille. Grâce à eux j’ai vaincu toutes les difficultés qui se sont présentés jusque la dans mon parcours de vie.

Les livres avec leurs histoires vraies ou imaginaires, leurs récits de vie, leur dogme, leurs jolies phrases ont changé ma vie. Ils m’ont enrichi, m’ont bousculé, m’ont fait pleurer, ils m’ont consolé. Ils m’ont offert des moments de vie unique et des envies de vivre profondes, des instants précieux, des moments de grâce qui n’ont pas leur égal. Ce sont les tuteurs sur lesquels je m’adosse, les tremplins sur lesquels mes forces se déploient, les tranchées dans lesquelles j’enterre mes colères, mes déceptions, mes tristesses.

Mes lectures m’ont assagie, elles m’ont soutenue dans des moments difficiles en m’apportant des solutions ou en m’encourageant mais surtout en m’instruisant. Elles m’ont aidé à prendre de décisions importantes, à  faire des choix décisifs. J’ai su et j’ai pu prendre du recul face à l’adversité, la malveillance et l’infamie. Mes livres m’ont transporté, m’ont permis de m’évader, m’ont cultivé, m’ont élevé. Les grands auteurs m’ont tenu la main quand je ne m’y attendais pas mais au moment où j’en avais le plus besoin.

Spinoza, Confucius, Freud, Montaigne, Maupassant, Baudelaire, Jack Lang, Maryse Condé, Simone de Beauvoir, Marguerite Duras, Françoise Dolto, Jules Ferry, Luc Ferry, Victor Hugo, Agnes Martin Lugand, Frédéric Lenoir et Delphine de Vigan, Philippe Besson, Barbara Chase Riboud… quelle puissance de pensée, quelle intemporalité. La culture, la littérature, peuvent changer le monde. Je le crois, je le crie,…et je l’avoue, les livres ont enrichi les fondements qui me permettent d’être moi, ceux qui m’offrent le luxe d’échapper à la médiocrité. Mes livres sont mes ailes, ils me rendent heureuse. Ce bonheur est contagieux. Aussi je le partage à l’infini… notamment avec vous.

Lire c’est aussi faire une rencontre inattendue avec une phrase qui, au détour d’un chapitre, vous percute doucement ou violemment et s’adresse à la part la plus intime de votre être. Je pars dans des éclats de rires retentissants, je retiens à peine les larmes qui embuent mes yeux, je m’envole dans des songes,…

J’ennuie sûrement certain avec mes histoires de mots, de phrases, de livres. J’insiste pourtant dans le partage parce que j’ai expérimenté les bienfaits de la lecture. Les torrents de joie, les lacs de sérénité qui découlent de ces moments précieux où l’on tourne une page vers l’inconnu… les solutions sont là..dans les livres.

J’avais envie de vous le dire.

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Mariella BERGEN devant bibliothèque