Coupe du monde

les jeunes patriotes

Durant mes jeunes années j’ai souvent entendu les adultes, les personnes mûres, critiquer la jeunesse. Elles la disaient paresseuse, dépravée, sans intérêt. Elles s’inquiétaient de ce que serait notre société, elles appréhendaient l’an 2000.

Des jeunes j’en ai mis au monde 3, aussi je côtoie leurs partenaires de vies, leurs collègues, leurs amis. Peut-être parce que je les aime, je suis souvent entourée de la jeune génération. Ceux qui constituent l’avenir de notre société.

Aujourd’hui j’ai eu envie de coucher par écrit l’intensité de l’admiration et du respect que j’ai pour les jeunes et pas uniquement pour les miens, certes particulièrement aimables.

Je trouve que les jeunes sont talentueux, ils sont amusants, intelligents, ils ont compris la vie. Ils savent vivre. Ils font de bons choix, ils font la part des choses, savent être sérieux quand il le faut et savent lâcher-prise et s’amuser. Ils m’apprennent énormément, à leurs cotés, je grandis, j’évolue sans cesse. Je découvre leur univers musical, artistique, culturel, leur façon de vivre tellement différente de la mienne déjà tellement éloignée de celle de mes parents.

A Paris ce mardi 10 juillet, Didier et moi nous sommes mêlés à la foule pour regarder le match, la demi-finale France-Belgique dans un café, entourés d’étrangers tous unis derrière l’équipe de France.

Puis nous sommes retrouvés au milieu d’une foule en liesse manifestant leur joie d’être en finale de la coupe du monde de football.

Cette foule étant en grande partie composée de jeunes, la vingtaine, la trentaine, je ne saurais dire exactement. Ils se prenaient dans les bras, chantaient la marseillaise ou toute autre chanson partisane. Dieu que c’était beau. Didier s’est pris au jeu. Avec son âme d’enfant, il a klaxonné, il a chanté, il a hurlé sa joie d’être en finale, mais surtout son émotion devant la beauté de la spontanéité de notre jeunesse d’aujourd’hui. Pas besoin d’être fan de foot pour profiter de la fête. Moi qui saurai à peine citer le nom de 3 joueurs de football, je me suis amusée. J’ai tapé dans les mains de personnes que je ne connais pas, j’ai scandé des hymnes à la joie, j’ai répondu aux appels et aux saluts de jeunes en folie et j’ai beaucoup rit. J’ai partagé leurs joies, j’ai aimé voir leur contentement.

Ils étaient beaux. Ils se dirigeaient en s’amusant vers la grande avenue, pour prendre d’assaut les Champs-Elysées. Empruntant les grandes artères, l’énorme serpent de bonheur animait Paris de la plus joyeuse des manières.

Le chant joyeux s’élevaient au dessus des monuments de Paris comme un grondement puissant, ils nous ralentissaient aux feux rouges, nous embrassaient, ils dansaient devant la voiture, faisaient flotter le drapeau bleu blanc rouge. Habillés aux couleurs du pays, coiffés d’étranges coiffes festives, maquillés comme des épouvantails, ils étaient visiblement heureux.

Nous avons pris plusieurs heures pour rejoindre notre point de chute, mais c’était le cœur léger. J’ai pris plaisir à les photographier, j’ai observé leurs bouilles bien lisses, leurs cheveux dans le vent, leurs regards insouciants et j’y ai pris beaucoup de plaisir. Je n’ai pas essayé de me remémorer ma jeunesse, je n’étais pas nostalgique, j’étais juste fière d’avoir toujours été de leurs cotés et je savais que cela ne changerai pas de sitôt.

Jeunes de tous les pays, jeunes de tous les âges, étudiants ou jeunes travailleurs, valides ou invalides, ceux qui se cherchent encore ou ceux qui se sont déjà trouvés, amusez-vous, soyez heureux. Je suis fière d’être votre mère, votre amie, votre mentor, votre fan inconditionnelle. Continuez à m’émouvoir s’il vous plait, ne cessez jamais d’être vous.

Allez les bleus…